vendredi 31 janvier 2014

Beginners for beginning.



Amon Tobin, "At the end of the day" (2007)


Explosion de calme.
Implosion de suave.

(Merci se dit comment ?)


lundi 27 janvier 2014

"Peut" x2*.


...j'écrirai jusqu'à ce que je ne sache plus écrire...
(jusqu'à ::: n'existe pas)


Je n'aime pas les bus du dimanche, les temps d'attente spécialement longs à la cabine semblent corrompus à faire comprendre : c'est dimanche, tu es seul dans cette cabine, tu n'as pas de famille avec qui être, ni de personne moelleuse à caler dans tes bras, tu vas attendre en bas de tous ces appartements chauffés humainement. Tu es trop petit pour un dimanche, tu vas attendre un bus, tu passes ta vie dans des bus mais dimanche c'est pour que tu saisisses que tu ne remplis pas vraiment la vie*.

Évidemment on n'est jamais seul-e à être seul-e, entrer dans les bus du dimanche c'est comme ouvrir une boîte de sardines en se demandant quelle était la vie de chacune des sardines (du coup ai arrêté de manger de la biographie depuis longtemps). J'aimerais rester un dimanche entier dans un bus et m'entretenir avec chaque passagèr-e, récolter les histoires solitaires qui ne sont que planétaires, photographier chaque coup de frein du chauffeur-euse qui ballote ces corpsolo du dimanche.

Pourtant je ne suis pas un gars seul, j'ai une petite myriade d'ami-e-s (semblant contribuer au dictionnaire du synonyme « merveilleux »), mais rarement le dimanche. Le dimanche j'ai la cabine de bus et son bus.
Hier aller travailler dans un café vers la gare {la gare, les gares, la tentation, les envies, l'histoire, les récits, le déjà, les bientôt}, à l'autre bout de la ville pour parcourir le dimanche de bout en bout. + Workaholism.
Bus : 20 minutes d'attente.
Une éternité urbaine. Qui s'est effritée volatile, atmosphérique. Pour une rare fois.
En pensant à elle. Ça ne s'appelle même pas penser, peut-être sentir. Je ne sais pas ce que c'est, incapable d'y cadrer le moindre mot, la sémantique déborde. Ça déborde en tous sens, ça modifie le sens, ça ballotte les insensés, comme les coups de f[]rein du chauffeur-euse pour les corps isolés du dimanche.

20 minutes où je la dessine avec des branches d'arbres, des nuages fugaces, des gouttes de pluie dorées en gris, où j'entends son rire mieux que le pot d'échappement d'une atroce mobylette, où je perçois ses yeux qui longent mes idées, où ses mains allument des frissons d'été en hiver, où...

... Je sens l'assistante sur le banc de la cabine qui me regarde timidement interloquée : je suis en train de sourire, je ne sais pas depuis combien de temps (plusieurs années, statistiquement), mais je perçois mon visage de con souriant à la face d'un dimanche après-midi dans une cabine du bus C3. Je tente de me reprendre, mais j'éclaterais bien de rire tant c'est déraisonnable, volontiers déraisonnable, qu'il était temps d'être déraisonné, d'assumer être irréfléchi, et que le bus arrive sans avoir ressenti l'attente.
Dans le bus j'essaie de me remémorer "Le Rire" de Bergson, tout en cherchant des sourires sur les autres passagèr-e-s (il y en a peu, passagèr-e-s autant que sourires). Je me rappelle de bribes sur mon chapitre préféré concernant le comique des mouvements, sur comment la chute me fascine, sur comment Benoît Virole l'attribue à la passion autistique pour les morphodynamiques (oui), les belles bifurcations & les beaux accidents.

Un bel accident. 
Je vous souhaite un bel accident.
J'écris ce matin en me réveillant à Mizton : « peut-être que la vie peut faire un cadeau ? » ==> "peut" x2.
D'un dialogue avec la vie, je lui cours après, je ne la lâche pas et je lui dis dans sa nuque « fais moi confiance la vie, juste une fois fais moi confiance autrement qu'en évanescences, j'ai valu toutes les peines, tu peux désormais rendre un peu de dignité, juste un fragment de ce qui vaut vraiment de t'emplir* ».



*



Le dentiste du CHU après un enchaînement de rendez-vous inefficaces avoue qu'ils/elles n'auraient probablement pas dû effectuer en mi-septembre l'extraction de la dent de sagesse, que ça a déclenché dans mon corps toute une chaîne de douleurs neuropathiques qu'ils/elles ne savent plus maîtriser. Il parle de me diriger vers une consult' antidouleur, il évoque moyennement à l'aise que vu que ces dernières années je suis déjà en prod de palier 2 et que comme « ça ne couvre plus » il va falloir passer aux opiacés...

Je souris. En partie de rage, de son aveu que j'avais pourtant avec insistance questionné avant la décision d'intervention, sans être considéré (j'aurai toujours 8 ans). Mais surtout d'un sentiment presque étrangement paisible : je connais mon corps tellement mieux que sa théorie aussi diplômée soit-elle d'une blouse (je remarque toutefois ses chaussures : belles, feutrées et distinguées), je peux tellement dialoguer avec mon corps, je suis tellement moins distant de tout ce qu'il essaie de comprendre, que je sais qu'il n'y aura pas de palier 3, je sais que je vais trouver des alternatives méticuleuses, des attentions approfondies, des répits chauds, des trêves secrètes, sans être assommé chimiquement, sans être à moitié vivant.
C'est une question de terrain plutôt que de secteur/s. D'aires plutôt que de stades. De connaissance plutôt que de maîtrise. Et d'ouvertures toujours mieux tangibles.




samedi 25 janvier 2014

J'épouse ce type sur le champ épistémologique.

Yes! yes! yesssss!

http://virole.pagesperso-orange.fr/eloge.pdf

"Éloge de la pensée autiste"
Benoît Virole, 2012


Galipette du soleil.


Avoir eu envie de pleurer de beau, 
       de joie là, 
                     au moment où, 
  comme ça,                        immédiatement. 
Ce serait comme être paisiblement assis en apnée au fond d'un océan et regarder une montagne s'ériger dans l'eau. Se dresser lente et puissante, en reliefs en fluidités. (Ça fait un son de thorax une montagne qui nait au fond d'un Atlantique.)

Ce serait comme réaliser : ça fait longtemps, ça fait très longtemps, qu'il n'y a pas eu tel accueil. On en tremble, des phalanges, des mots qui s'encrent ici (respiration sépia), des petites peurs au creux des heures discrètes.
Et il y a quelque chose avec l'eau, je transpire si je lui parle, je peux pleurer si je la regarde ; comme s'il y a une profonde vidange des précédents amniotiques dont je m'étais habillé par défaut de chauds, par courant d'air de froids.

Ça donne le vertige : mais c'est quand la dernière fois que j'ai su être si phosphorescent ? C'est quand... Si je ne m'en rappelle pas est-ce que mon corps s'en rappelle ? S'il ne s'en rappelle pas est-ce que je suis encore vivant ?

Oui.

Si tu me donnes la main je veux bien tenter quelques échappées de mes fonds marins. Juste pour se rappeler le soleil, juste pour l'infiltrer au sang, le rendre dansang.






d'autres lignes d'erre

jeudi 23 janvier 2014

Émoménager.


À 5:00 je ne dors pas.
(J'ai dormi, je ne dors pas, je ne dors plus. MiniChat à côté de moi non plus, du coup, il sent tout ; je lui dis que je l'aime et qu'il peut se rendormir, je gère.)
Ce qui me permet de réaliser que j'ai une machine à laver dans le ventre.

J'ai une machine à laver dans les viscères, chaudes, ça carbure, probablement du 50° en programme mixte.
Mixte, programme de mixité/s, rien n'est séparé, tout est transversal, transdisciplinarité d'étoffes, tout est dedans, quelque chose va en sortir qui n'était pas comme avant. Il y a les couleurs, il y a le blanc, je m'en fous, tant que c'est fluide, tant que ça tournoie, tant que ça vit, tant que ça se laisse vivre là-dedans. Dans mon ventre, avec la lessive qui arrive de mon cerveau, qui se dilue dans un peu d'adoucissant par le coeur, et qui va bouillonner dans mon ventre. 50° d'émotions, ça tambourine aquatique.

Ça lave le linge, celui que j'ai sali jadis en essayant d'être beau, celui que je veux récupérer pour me faire beau. Il s'agit toujours d'essayer de se faire beau, en vain.

Mon ventre n'est pas beau d'extérieur, un ventre de tétra atrophié, flasque, mou ; mon ventre est très beau à l'intérieur, une machine à laver, audacieuse, bien trempée. 50°. Programmée mixte.


mercredi 22 janvier 2014

Comme ça. [fragments de nuit]


Comme quelque chose de fulgurant. S'y attendre dans les plus parfaits secrets pour en réalité ne plus savoir s'y prendre, 
             s'éprendre.
Comme la fulgurance d'une douceur. Une extrême douceur : qui laisse déployer toute sa force depuis toutes ses faiblesses.
Comme deux animaux ondulatoires. Qui connaissent les nuits au-delà des humains. Qui savent les jours pénétrer le soleil 
             en feu en peaux.

Comme répéter durant les heures hésitantes « ce n'est pas possible (envers moi) » alors qu'en la regardant elle est juste ce creux qui cale, un creux qui semble la cavité d'une paroi d'une 
             belle 
             antique
             montagne, qui était là bien avant. Qui était là.
Comme un volcan, plutôt. La cavité emmène nager dans la lave, sans se brûler, juste se réchauffer, 
             corps coulants esprits flottants.

Comme mes peurs du passé qui dégoulinent le long de ma peau présente toujours vivante 
             bien que 
             trop moite 
             bien que 
             pas assez humide. Les peurs écoutant derrière cette peau le poul qui ne dissimule jamais la danse. Le poul se marre confiant, de mes engourdissements à ne plus savoir la joie. 

Et il sait pourtant, qu'il est temps.
Comme maintenant. Comme doucement, 
             furtive lente quiétude.

mardi 21 janvier 2014

Migraine au cube.


Le travail à petit temps partiel depuis un an et demi à la maison de retraite s'avère un culbuto balançant des moments concoctés de magie et d'autres moments coulés de béton.
Aujourd'hui c'était bétonné. De ces jours où je pense à quitter ce poste, jusqu'au moment où en sortant je fume une clope sur le parking, à côté de la chapelle, réfléchissant à pourquoi j'ai décidé d'être là et de comment je dois - toujours - traiter les difficultés comme une information plutôt qu'une capitulation.

Le béton fait les institutions. Dans ces cubes de béton il est mis des personnes que la société convenable ne considère pas assez clinquantes. Les vieux-vielles, les taulard-e-s, les fous-folles, les handi-e-s, les malades, les exilé-e-s, ont un point commun, une évidence sociétale : on s'en fout. On s'en fout plein les cubes architecturaux, plein les poches financières, plein le gosier politique, et on s'en fout profond d'elleux. Rien de nouveau à cela, si ce n'est la peinture qu'on refait de temps en temps, et surtout les moindres brèches d'autonomie qu'on colmate avec toutes sortes de maltraitances autorisées (l'anodine décence du geôlier).
Ai passé ma vie à travailler intellectuellement à la critique de l'institutionnalisation, tout en m'en affranchissant avec la permanente menace d'y être parqué (CDAPH forever). Je réalise ces dernières années que je ne peux plus juste rédiger/analyser sans interagir à l'intérieur des cubes. Évidemment ces cubes appartenant à l'État et l'État me considérant plus comme une pelure de pomme de terre qu'un individu capable de professionnalisme, vouloir travailler dans les cubes s'avère un tour de force. Que je n'ai pas réussi dernièrement - pour le moment - à déjouer avec l'admin_pénitentiaire objectant la présence de mon assistant-e de vie comme dangereuse aux conditions sécuritaires d'une maison d'arrêt... mais oui. Je n'abandonne pas, travailler en milieu carcéral me paraît un axe fondamental.

Par « travailler » j'entends travailler *avec* les gens de l'intérieur (n'étant plus très convaincu de militer de l'extérieur). Faire ce truc de se lever le matin pour aller bosser quelque part où quasi personne n'a envie d'aller, et où donc dans le lieu concerné les individu-e-s se bouffent à longueur de vie du 'personne' : celui ne signifiant pas « quelqu'un-e » mais celui signifiant « zéro ».
Travailler avec elleux non pas comme bienfaiteur-ice, sauveur-euse ou/et émancipateur-ice néo-évangéliste, mais comme présence, comme « tu existes ici et on va s'en rappeler ensemble maintenant ». Du ici & maintenant, à même la parole qui se lâche, les sou/rires qui se surprennent, les envies qui se teintent, les silences qui se reposent, les corps qui s'habitent.

Aujourd'hui prévu de continuer à travailler avec cette résidente que les collègues m'avaient présenté (mi-rieur-euse-s, mi-résigné-e-s) comme une dame « difficile et compliquée ». Je sais désormais que « compliqué-e » dans leurs bouches s'annonce stimulant pour moi.
Cette dame est catégorisée « désorientée », signifiant que sa mémoire relie en joyeuse anarchie des confettis de souvenirs. Là où le bât blesse pour un-e travailleur-euse en attente de contre-don sacrémentiel au travail médico-social : quasiment toutes les 5 minutes Mme S. ne se rappelle plus qui vous êtes lorsque vous dialoguez avec elle, de quoi ratatiner l'ego de l'interlocuteur-ice en attente de reconnaissance.
Sauf que moi je ne viens pas pour que Mme S. me reconnaisse mais pour qu'elle reconnaisse ce qu'elle vaut de beau humainement, au-delà de « désorientée » sous-entendant pénible. Ce qui ne consiste pas à s'asseoir à son chevet en lui tenant pieusement les mains tout en lui badigeonnant l'esprit de mièvreries dont les vieux-vielles sont gavé-e-s. Ça consiste à prendre le temps de découvrir Mme S. dans son environnement le plus confiant (tout en acceptant ses éventuels refus, ses indisponibilités mentales), à ouvrir de la curiosité envers elle jusqu'à apprendre son kiff dans la vie : la musique classique. À partir de là il y a une invitation à lui fabriquer, comme se caler chaque semaine une heure d'écoute+vidéo de concertos de son choix. (Stupéfiant que dans n'importe quel cube institutionnel lorsque je formule le terme « choix » les personnes en face en sont interloquées, « je vais pouvoir choisir, moi ?! ». Et cette dame fut inquiète de « mais combien ça va me coûter ce que vous proposez ? », autre triste logique récurrente, que les personnes les plus précarisées ont la plus forte culture de devoir péniblement payer de la joie. Ça me pète le cul à chaque fois de devoir répondre « gratuit », je ne voudrais même pas avoir à le dire.)

Mon boulot là-bas est de fabriquer des invitations éphémères & durables. Officiellement « animateur informatique », officieusement « menuisier virtuel en rhizomes de plaisirs réels ». J'exècre secrètement la notion d'animation, n'importe quelle personne est animée par elle-même, en elle-même ; toutes ces institutions créent un florilège d'animations pour cacher l'asphyxie de vie qu'elles encubent.
Moi je me pointe avec toujours la même question depuis une dizaine d'années suivant les secteurs de « soin » dans lesquels je bosse : « de quoi avez-vous envie ? » Les personnes ne tardent jamais à balancer quelques directions de désir/s avec lesquelles à l'intérieur du cube je cherche à créer des géométries de plaisir/s. Travail dimensionnel pour « public démentiel ».

Sauf qu'aujourd'hui Mme S. n'aura pas de bulle musicale,
# parce que les collègues ont oublié de lui rappeler le rendez-vous comme je l'avais notifié vu que la mémoire de Mme S. ne peut jamais être au rendez-vous,
# parce que les collègues sont évidemment en sous-effectif, parce qu'ils/elles sont (s'estiment) forcément mal rémunéré-e-s,
# parce que la salle confortable d'où je peux effectuer les projections des concerts est occupée aujourd'hui par une formation je-ne-sais-quoi d'intervenant-e-s extérieur-e-s (la gloriole) coûtant sûrement un budget non prioritaire,
# parce que je refuse lorsque les collègues me proposent - certes gentiment - de faire venir Mme S. dans une salle d'animation annexe où le bruit, la surpopulation du lieu et le changement de repères lui permettra assurément de paniquer.
Sauf que tout ça ce sont des conneries pour moi, ce sont les rouages d'irresponsabilités bien agencées de la machine cubique institutionnelle. Qu'à chaque nouvelle fois que je veux fabriquer quelque chose de non régularisé, qu'à chaque fois que je veux tracer un zigzag en diagonale des cubes (juste d'un angle à un angle, je ne demande pas à percer les angles), je me tape la topologie des murs.

Dans l'ascenseur montant à la chambre/cellule de Mme S. je cherche ce que je vais bien pouvoir lui expliquer comme raison de cette journée sans musique. D'autant plus qu'évidemment je nécessite avec Mme S. d'un temps plus distendu à devoir doucement, patiemment, lui rappeler toutes les 5 minutes le cours de notre discussion, ce qui est tout à fait possible si j'avais... le temps. Que je n'ai pas, car il devrait y avoir dix postes similaires pour faire pleinement de qualité ce boulot, mais qu'il n'y a pas de budget pas de moyens bla-bla-bla, et que je dois enchaîner les personnes, emboîter les cubes.
Lorsque j'arrive à la chambre de Mme S. je la trouve habillée prête à sortir, pour une fois j'aurais presque la déception qu'elle se soit rappelée que je l'emmenais écouter de la musique... Elle me regarde attentive, je lui demande posément la même question :
- Mme S., vous vous rappelez qui je suis ?
- Oui je crois, vous êtes la musique... Je suis sûre que vous êtes pianiste.
- [sourire] Non, j'aimerais beaucoup, mais je ne suis pas pianiste...
- C'est étonnant. Quoi qu'il en soit j'aimerais dîner avec vous Monsieur, je suis prête, allons dîner ?
Et j'ai souri, tellement tellement souri... Qu'au final cette dame détourne ce jour mon invitation foirée par son invitation fabuleuse.



*



Autre classique.
Une responsable me présente « tiens Charles voici un nouvel animateur, Barnabé ; Barnabé, c'est Charles, notre animateur informatique. » Barnabé m'engloutit de son regard :
- Hey Charles [est sur le point de me taper sur l'épaule], j'ai entendu parler de toi, je suis bien content de te rencontrer !
- Ah... D'accord... Je n'ai pas entendu parler de vous, mais quoi qu'il en soit bonjour.
- Dis donc c'est génial que tu sois informaticien.
- Elle a dit « animateur informatique », pas informaticien...
- Ouais mais quand même, là tu vois je galère sur [me montre je-ne-sais-quoi qu'il fait sur son poste, sachant que je commençais à m'installer à mon bureau et que je suis en retard], et tu vas pouvoir m'aider vu ton travail !
- Hmm. Sauf que je travaille pour les personnes résidentes du lieu, et que généralement je n'ai même pas assez de temps pour elles. [À savoir que quasiment tou-te-s les collègues m'ont demandé des réparations de leurs ordinateurs.]
- Ouais mais tu pourras sûrement me...
- Barnabé, j'ai une dame qui m'attend au 3e. [Pivotement, départ.]

Deux heures après je suis au bureau à taper mes notes de synthèse. Barnabé arrive, s'appuie sur le dossier de mon fauteuil, et scrute mon écran. 

Cocotte-minute autistique. 1) Dans la mesure où ça fait aujourd'hui le-la troisième personne inconnu-e à qui je demande d'arrêter de s'appuyer sur mon fauteuil, évitant de leur expliquer que leur geste revient à s'appuyer nonchalamment sur mon épaule ou dos, prétextant plutôt que mon dossier est fragile ==> il me gonfle. 2) Dans la mesure où il lit franchement les notes que je tape, que je lui demande « tu vas rester là à lire ce que je travaille ? », qu'il me répond « ouais ouais ça m'intéresse trop de voir comment tu fais avec ton handic...... je veux dire avec ta main et tout ça t'vois, c'est fascinant que tu bouges la souris ! » ==> il me gonfle.

dimanche 19 janvier 2014

Être suffisant = ce qui suffit ?


On ne tombe pas ému-e-s, on s'élève (lorsqu'on est) ému-e-s. Alors on ne quitte ou ne perd pas le sol mais peut-être on le soulage de nos petits poids.
Ému-e-s on ne s'élève pas avec désinvolture du sol, car on n'oublie jamais son accueil permanent, généreux.
On ne s'écrase pas, on ne tombe pas, on module juste les élasticités. Les organes sensibles sont volontairement mous, on ne brise pas des entrailles et des coeurs, ils ne sont pas cassables, ils savent épouser les contacts, battre des rythmes.
Avec le temps on travaille cela, savoir s'élever souples, savoir se laisser accueillir élastiques.

C'est quand les mouvements ?
Tout le temps.
Et tous les temps, c'est quand ? 

C'est 
quand 
que 
tous les temps que nous avons vécus se mettent à vouloir faire mouvements. Pas suivre le temps, mais l'imprégner, le rendre maintenant.
Tiens, maintenant : jusqu'à élever un petit peu le sol, lui aussi, lui permettre d'être ému. Lorsqu'on emmène se balader ainsi les temps, qu'on est parvenu à enchanter même le sol, alors on réalise l'atemporel le plus rassurant, le plus évident : les sols sont en nous, partageables, 'invitables', multipliables.

Et c'est facile. Bien mieux que le vertige.










Hop(là).



jeudi 16 janvier 2014

The sea certain.










Trois mots laissés (dont un double),
un morceau de musique merveilleux.
Assez pour tricoter une tranquillité, pour chuchoter de la grâce, pour embrasser les transparences, pour peupler quelques éternités.

Vouloir lui souffler de ne pas avoir peur, mais savoir qu'on nous l'a tellement dit, tellement semi-promis, archi-promis, démuni, dessaisi, détruit.
Pourtant sentir que ce n'est pas vain. (Donc se taire posément.)

Que la magie la plus discrète existe dans aucune ressemblance mais dans l'affinité entre l'insoupçonné et l'inopiné. Comme un accident qui vaille.






Tout autre style,
fort volume pour faire rebondir les émotions qui déphasent l'espace-temps, danser dans le bureau entre le boulot, les retards, les boulots, le retard, danser dans le bus pour rejoindre le boulots, les retard, les boulot, le retards. Devenir tentacul\air/e, HQIrisé.


mercredi 15 janvier 2014

Animaliste.


Pour le travail en interne d'une équipe, j'ai dû rédiger mes étapes biographiques. J'y ai mis du temps pénible, brouillardeux, agacé ; comme une torsion interne lubrifiée de vomis.

N'ai compris que le lendemain ce qu'ai listé entre les lignes (c'est toujours ainsi, le sommeil est un lecteur).
Listé :

_ que lorsque je me suis mis à l'écart de la majorité des camaraderies scolaires
_ que lorsqu'en parallèle il s'est fréquemment créé des rencontres fortes et troubles avec des profs
_ que lorsque mes partenaires intimes ne comprenaient pas comment je communiquais (je me suis rappelé la Violoniste me criant parfois « mais parle, exprime, PARLE ! », des moments où la parole ne pouvait surtout pas être mon premier langage)
_ que lorsque je pouvais aisément enchaîner des diplômes universitaires mais que je décrochais par épuisements des univers estudiantins
_ que lorsque les divers-e-s psychothérapeutes avouaient à un moment que ce n'était plus tant une psychothérapie mais un échange bouleversant pour elleux (moins pour moi)
_ que lorsque j'intégrais une équipe professionnelle avec l'échec annoncé de ne pas parvenir à jouer les liens sociaux (ne pas aller discuter à la machine à café s'avère outrage, etc.)
_ que lorsque j'ai passé durant une décennie d'innombrables soirées à juste vouloir danser, seul (yeux fermés), ne pas vouloir séduire ni pouvoir dialoguer du fait d'hyper-sensorialités environnementales

j'étais autiste.



Que je suis autiste.
Dans tous mes ratés de vie je suis autiste. Qu'en moi ce n'est qu'un univers puissant, d'une précision impeccable, d'une poésie permanente, d'une générosité douce. Mais que pour les autres ça ne semble que des chocs, des mal-à-l'aise, des envers / revers, des épuisements.

{Tant que je vis je reste persuadé qu'il est possible de s'apprendre, qu'il est possible de se découvrir sur des ponts et de s'emmener sur nos territoires, si tant est que la patience humble, l'attention douce & l'esprit d'alternatives joueuses/créatrices veulent s'échanger, se distiller. Si j'apprends si finement et sans relâche depuis toujours les us#et#coutumes neurotypiques, au point d'être ce compétent caméléon, l'inverse peut exister.}

Je suis ce sale autiste qui burn-out, shut-down, panic-attack. Je suis ce sale autiste qui perdra tout lien humain s'il aperçoit la poussière de 12:30 neiger ravissante dans les rayons de lumière. Je suis ce sale autiste pédant, suffisant, intransigeant. Je suis ce sale autiste qui oublie la faim, le sommeil, la fatigue, et dont la mémoire est un amoncellement de sensations mais jamais de mémorisations. Je suis ce sale autiste qui saisit infiniment les moindres détails mais ne comprend que très peu les globalités. Je suis ce sale autiste qui dégaine des milliards de questions d'un gamin de 5 ans pour en créer une encyclopédie de sages vieillards. Je suis ce sale autiste qui paraît à peine autiste tellement il a appris à faire propre.

Nektor m'assimilait à Nijinsky, Bro m'appelle Sherlock Holmes, et d'autres me comparant à toutes sortes de personnages frappadingues.
Je me dis dernièrement que suis bien plus un animal qu'un humain. Et que je cherche des humain-e-s bien plus animaux. Je crois que c'est Nietzsche qui a dit que l'homme est malade de lui-même car violemment séparé de l'animal ; je ne suis pas un fin connaisseur de Nietzsche mais je peux parfois approuver, comme ici.



Si ce n'est (les sourires).


« On peut dire qu'une rencontre est ce qui se passe soudainement sans savoir ce qui se passe. La rencontre a eu lieu, on n'a pas de temps, on n'a pas de moyens pour former une rencontre, nous nous trouvons sans moyens. La rencontre arrive, arrivera, arrivera soudain, je sais qu'elle sera soudaine, qu'elle ne surviendra que soudainement. Une rencontre est quand on reconnaît qu'il y a là un visage que l'on reconnaît, dans la foule, dans la rue, dans le métro, dans la gare, dans la rue, des carrefours, des spectateurs, les événements ne se rencontrent pas, il existe des événements qui se font clandestinement, qui se poursuivent souterrainement, le soubassement, le dépliement d'évènements, des événements qui rampent dans l'ombre, qui se préparent dans leur cachette, qui s'organisent, qui se tissent souterrainement, puis il y a une rencontre, à un moment imprévu, c'est l'événement rencontré, plusieurs années après, la rencontre est soudaine, impréparée, la rencontre arrive au moment où on ne se rend plus compte de rien, soudainement une rencontre, j'ai rencontré un ami, on ne peut rien faire pour évoquer une rencontre, on ne peut rien pour provoquer une rencontre, on ne peut rien pour la préparer, pour se préparer, une rencontre est ce qui saute soudain, au moment où on ne s'y attend le moins, au moment où l'on flotte, où l'on se concentre, où l'on est concentré à se promener, à penser, recueilli, dont le recueillement. On peut articuler, il y a des articulations possibles, on peut trier les événements, les événements viennent souples, malins, enveloppants, influants, infiltrants, aussi fins et coulants que les gouttelettes de pluie, on est trieur, on va parmi les événements, ceux qui doivent être tirés et ceux qui doivent être laissés mourir progressivement, se perdre dans l'oubli, nous pouvons trier, faire une limite entre ceux qui survivent et ceux qui ne survivent pas, on va filtrer, on va jouer le filtre, on va faire filtre, on va produire un événement, on va procéder à une rencontre, les ondes vont nous rapprocher, vont nous faire tenir debout à quelques pas, assez proches pour que l'on se retrouve, que l'on distingue nos traits, les traits de notre visage, qu'il n'y ait aucun doute sur la personne que l'on voit, que, même si on ne voulait pas la voir, que, même si on ne savait pas qu'on la verrait, nous nous trouvons dans l'obligation d'entrer en contact, nous sommes surpris d'être si proche, nous sommes surpris de la reconnaître, de l'avoir reconnue, de ne plus pouvoir faire machine arrière à ce moment-là, de ne plus pouvoir reculer, on est obligé de la voir, de prendre conscience qu'il y a eu lieu une rencontre, que la rencontre a eu lieu. »


"Anachronisme"
P.O.L., 2001


Elle est là.
(Ce que je me suis dit à la fin de ce paragraphe.)
Et je n'en sais rien. Je ne sais rien mis à part qu'elle est là.
Si ce n'est : elle doit être là depuis longtemps pour être si bien là maintenant alors que je ne sais rien [d'elle].
Que ce serait presque absurde. Si ce n'est : nous savons que l'absurdité se met nettement mieux à nu - de vivre - que les soi-disant lois ordinaires de la raison. On a rarement tort en étant absurde.

Est-ce que j'enclenche toutes les mines de mon terrain (le peureux), où est-ce que je danse autour de chacune avec la joie offerte ? 
Ou bien je fais ça : j'enfonce mes mains le long de chacune des mines, précautionneusement j'enfile mes doigts dans la terre, je fais longer les doigts délicatement contre un mine, une par une, je la soulève hors du sol, doucement, je désentraille.
Prendre dedans, poser dehors, pour faire de la place, assurer du sol, donner du terrain aux mouvements. Ça mobilise des sourires.

J'ai trouvé : je vais mettre des bougies en photophores dans le creux de terre des mines, de belles créatrices de chaleur et d'ombres, et alors qui
voudra
viendra.




lundi 6 janvier 2014

Le con récurrent.

Charles à la sympathique pharmacienne :
- Vous pourriez me noter le nom de l'ORL dont vous venez de me parler ?
- Oui bien sûr... [main papier main stylo main papier tendu] Voilà, tenez.
- Merci. [essaie de lire] Hmm, je n'arrive pas du tout à comprendre ce que vous avez écrit.
- [sourire] Dites aussi que j'écris très mal...
- Ah oui, c'est vrai, vous écrivez très mal.
- [sourit mal] Bah merci.
- Ah non ! Enfin si, vous écrivez mal, mais je veux dire ce n'est pas grave. Enfin je veux dire ! Si j'apprends à vous connaître je parviendrai à mieux lire votre écriture. Enfin !!! je veux dire ! pas « apprendre à vous connaître » de façon... Non pas que je n'ai pas envie de vous connaître, j'aime découvrir les gens... Enfin. Pas. Je... Pffff.

Classique spirale autiste : dire tout ce que l'on pense, honnêteté spontanée ==> blesser les autres ==> ne pas vouloir blesser, mais ne pas savoir mentir ==> s'emmêler, paniquer, calculer et recalculer 1) ce qui a été compris 2) ce qu'il faut faire comprendre ==> continuer de blesser ==> prononcer « pffff » en essayant de sourire à l'interlocuteur-ice.



vendredi 3 janvier 2014

SCOM.


[Braves ami-e-s valides, ne vous offusquez pas du portrait professionnel peu glorieux des kinésithérapeutes qui suit, le pamphlet ci-dessous concerne la clientèle handie.]

 

Le-la gamin-e handi-e moteur-ice français-e 80's n'a pas pu échapper durant son enfance à la kinésithérapie, culte médico-institutionnalisé archaïque détenant la ferveur des parents endoctrinés à la « rééducation », autant que vaste arnaque à l'ALD d'où les praticien-ne-s se tarifaient un acte de minimum 45 minutes pour un maximum de pratique à domicile d'à peine une 20aine de minutes, duperie répétée deux piètres fois par semaine.
Pour ma part le-la kiné
- à domicile était une occupation pour ma génitrice, c'était son moment PMU où, pendant que son fils se faisait tripoter les muscles et tendons telle la confection d'un boudin blanc, elle papotait allègrement avec le-la kiné des sujets les plus artificiels qu'il puisse exister (non sans une cacophonie de ricanements de séduction)
- en institutions j'étais en deçà du boudin blanc, mon corps était abruptement écartelé, majoritairement harponné en tractions par des systèmes non humains, dans la mesure où les humain-e-s ici avaient pour professionnalisme la même tendance PMU de discuter entre collègues de ce que Machine avait dit à Machin avant d'arriver en boîte de nuit, non mais parce que tu comprends l'autre fois il a cru que...

Donc au programme : douleurs auxquelles sont prêtées le minimum d'attention par les adultes, fréquence thérapeutique stérile, terrain de socialisations adultes pitoyables. Une chose évidente : ne pas s'étonner que le-la gamin-e 80's devenu-e adulte fin 90's décide avec plus de volonté de stopper la kinésithérapie plutôt que de se faire dépuceler.

Et puis à 34 ans un de ces gamins se retrouvant avec de telles douleurs entre le cou et l'épaule se dit qu'il ferait bien de tenter un-e kiné pour quelques séances, que plusieurs siècles ont passé et que la kinésithérapie a dû bonnement évoluer, le progrès & toussa toussa.

Ça commence par des appels aux cabinets du quartier :
- Bonjour, je suis un homme en fauteuil électrique avec une pathologie neuromusculaire, vivant dans le quartier et disposant d'une prescription pour quelques séances NON RÉÉDUCATIVES mais de massage dans la zone d'une clavicule. Je voudrais savoir si votre cabinet me serait accessible en fauteuil ?
- Ah mais je vais venir à domicile !
- C'est gentil. Mais comme je passe matins et soirs dans le quartier, si votre cabinet est accessible je peux tout à fait venir pour les séances.
- Mais... vous viendrez comment ?!
- Euh... [WTF] en déplaçant mon corps ?
- Vous pouvez ?
- Je crois queeeee... oui.

Autre appel :
- Bonjour, je suis un homme en fauteuil électrique avec une pathologie neuromusculaire, vivant dans le quartier et disposant d'une prescription ..... gnagnagna ..... ?
- Quel âge a ce monsieur ?
- Ow... j'ai 34 ans.
- Et il serait disponible quand ?
- En fait il est en train de vous demander lui-même si tout d'abord votre cabinet serait accessible en fauteuil.
- ... Ah non.

J'essaie de me convaincre que revivre mes années 80 pourrait peut-être être 'rigolo' ou je-ne-sais-quoi qu'il faut que je me convainque. Donc j'accepte n'importe qui à domicile me parlant à la première personne.
Mais ce que je n'avais pas saisi (allez je m'en doutais mais je refoulais) c'est que désormais j'étais inclus de facto dans le terrain des socialisations adultes pitoyables. Soit pire pour moi que les huissiers à la porte : devoir communiquer express avec un-e inconnu-e qui en plus est en train de me toucher.

Le spécimen kinésithérapeute arrive chez moi... forcément 30 minutes en avance, parce qu'un-e handi-e c'est censé être le bisounours accueillant de n'importe quel-le praticien-ne médical-e. C'est gentiment mais fermement que mon assistant lui informe à la porte qu'il n'est pas encore 12:30 et que je ne suis pas disponible. Réponse du kiné : « ah oui bah c'est que comme j'faisais un tour dans l'quartier je me suis dit qu'j'avais qu'à passer ! », ça sent déjà l'ambiance PMU...
30 minutes ensuite je l'accueille, lui ressemblant à un prof d'EPS du fin fond de la Lozère. Je lui mentionne posément que je ne peux pas être disponible avant l'heure fixée, que j'avais un boulot à terminer... Ce à quoi il s'exclame « ah bon vous travaillez ?! ». Nous en sommes à 2 minutes de la séance et je réfléchis déjà aux possibilités moyenâgeuses de l'expulser de chez moi. Je réponds en souriant « aussi banalement que vous », il déglutit bizarrement.

Nous commençons les manipulations, et c'était on ne peut plus prévisible qu'il débute par :
- Oh vous avez des tatouages là.
- Oui. [Dois-je lui en faire un test optométrique ?]
- Ça veut dire quoi ces tatouages ? [Question 80% récurrente du mec valide ouvertement écervelé.]
- Plein de choses, mais ce sont des histoires personnelles et je préfère les garder pour moi.
- Ah d'accord. Dis donc il est mignon votre chat, [évidemment il se met à le toucher comme si c'était free-hug] hey gratt-gratt toi...
- ...
- Ffffiou tous ces livres, vous lisez beaucoup...
- Euh... oui. Enfin je lis, quoi.
- Oh y'a un bouquin en anglais ! Vous lisez l'anglais aussi ?
- [Non, c'est un appartement témoin IKEA crétin.] Oui.
- Sinon dis donc vous avez beaucoup de cadres aux murs.
- Ah. Oui. [Non mais vas-y analyse tout mon espace privé.]
- C'est vous les... photos ?
- Oui.
- Dis donc c'est... c'est... ce que vous photographiez... c'est...
- ... ?
- Je dirais : abstrait ! [il exulte]
- Ah. Pas spécialement. Enfin oui, peut-être, si vous le ressentez comme ça. [Je cherche honnêtement comment lui décrire de la photo contemporaine non directement narrative, mais j'abandonne.]

Et ainsi de suite. J'ai - comme d'habitude - fini par lui faire parler de sa profession, puis de l'anatomie qu'il était en train de me travailler pour n'avoir plus de questions mortellement ennuyantes de sa part à in/valider. (Il m'a regardé hébété comme si j'étais un prématuré avec un QI de 260 à ma connaissance du sterno-cléido-occipito-mastoïdien.)
Il a essayé à la fin de prétendre qu'il y avait de nets progrès dans ma zone musculaire concernée, j'ai eu l'impression qu'il parlait à ma génitrice.