dimanche 25 novembre 2012

Tasse chaude. (24.24.7.7)

Ours. Couette. Rues. Forêt. Paupières. Coquille. Hôtels. Radeau. Calor. Baignoire. Île. Bouclier. EM-5. Niaouli. Escargot. Parquet. Galets. Soupes. Cerf. Livres. Lune. Écorce. Écouteurs. Trains. Laine.
Silences.






vendredi 16 novembre 2012

« Même en y mettant tout le destroy du monde ».

Une pote : « ce que j'aime bien avec ce couple d'amies c'est qu'elles ne font pas trop gouines, t'vois... »
moi : «......... Mmhmmouais. »
pote : « Bah oui, pas trop gouines, tu vois bien. »
Mes nerfs sont devenus supersoniques d'une forme répétitive de dégoût presque banal version éclats de bouteilles de bière sur les trottoirs du dimanche matin, c'est-à-dire que généralement j'évite les morceaux tranchants plutôt que de me rouler presque irrésistiblement dedans... Concrètement : je ferme ma gueule, super las (& lâche).


Alors que j'aurais pu lui répondre : « Non je ne vois pas. Enfin si de ton point de vue : elles feraient presque hétéros, hein... Elles sont propres pour toi, quoi. D'ailleurs moi ça va, je fais correctement pédé-pas-trop-pédé, je n'entache pas ta sécurité normo-sexuelle ? »
Et ainsi de suite.
Ou comment les potes/connaissances hétéros prétendent toujours ne surtout pas être homophobes. Pas trop homophobes. [Existe aussi en : pas trop validistes. Et ça fait mal, bordel.]


Du coup en lisant cette chronique de Despentes j'ai eu quelques nerfs qui ont souri en se détendant, non pas que ce soit fun mais, si allez, c'était quand même fun
- et rare en français - à lire :
http://www.tetu.com/actualites/france/virginie-despentes-repond-a-lionel-jospin-et-aux-anti-mariage-pour-tous-22503/30 .
(Je ne suis pas vraiment fan publiquement de Despentes mais sa/son partenaire a été une des proches les plus importantes xxx de ma vie intellectuelle et intime, alors y'a de bonnes énergies quoi qu'il en soit là-dedans selon moi.)

*


Photographier du brouillard.
Photographier du brouillard.
Photographier du brouillard.


(Pâmoison d'une phrase des Becher.)

*


Mon chat est un chien de garde.

Aujourd'hui j'ai tilté qu'il est accro de luminothérapie : dans ma pièce il se met face aux réverbérations du soleil sur le mur, il place son visage progressivement suivant le déplacement de chaque zone ensoleillée.



*

Ma boss à la maison de retraite m'est tombée dessus la semaine dernière : je bosse bien, ils-elles ont lu mes synthèses de travail et sont impressionné-e-s de la qualité du travail, bla-bla-bla.
Suis étonné qu'ils/elles soient étonné-e-s, parce que je ne vois pas quoi faire d'autre qu'un travail de qualité vu que mon boulot est envers des êtres humains. Et de chouettes êtres humains, même les plus relous (le vieux chasseur raciste qui fait sa fixette sur les femmes voilées) je les kiffe. Parce que ces « résident-e-s » sont désabusé-e-s, effronté-e-s, n'élaborent pas des châteaux d'hypocrisie, ils-elles parlent cash, sont barjos autant que doux, immodéré-e-s autant qu'attentionné-e-s. 
Pour quelqu'un-e recherchant professionnellement une carrière ce doit être mortellement décevant, mais peut-être que pour quelqu'un recherchant la vie partout eh bien cette succursale psychiatrique est une grande valse de nuages futés.

 
 

mardi 13 novembre 2012

Mouvements transversaux et longitudinaux.




















M'asseoir sur la petite falaise,
parler avec toi assis à côté en horizon,
en apposant des points de suspension (d'apesanteur) à chaque fois que les vagues sont au rivage.

Qu'on décrète la plus impressionnante.
T'offrir le mica choisi sur la plage.

T'expliquer le système respiratoire des goélands qui passent.
Et te voir toi sourire en respirant cet air géant.
Partager un peu de bleu, tsé. J'aimerais.

Suis assis au bord du vent.
Tu es une enflure dans mes veines de connard.
L'océan sera toujours beau. J'essaie de te noyer.





vendredi 9 novembre 2012

mercredi 7 novembre 2012

L'air [de rien].

Les artères des émotions en scoubidou, tentatives de lubrifier le barbelé. Ai mal au guidon, tsé. Son sourire dans la pomme d'Adam, et son dédain en rotule ; j'oublie l'humain comme on apprend les tables de multiplication. Chaque minute ganglionnaire est difficilement supportable, essayer de déglutir les bourrasques d'écume depuis la vitre du bus. L'air de rien, une pédérastie mal placée et quelques érections en poche. Ai toutefois vomi mon estime cent fois pour tenter de ne plus être nutritif à quiconque. Tuer les gamineries du passé pour immortaliser quelques vieillesses, faire ricocher les prières d'avortons chanceux sur la surface du lac profond.
Echec à chaque réussite.
Ai tenté d'étrangler mon propre Golem, mais dans la sueur de la lutte ai fini par lécher sa glaise. Puis ai morvé un nuage, sale gosse rachitrique. Bouffé un sandwich de parking pensant pouvoir garer mes viscères fiévreuses, créneau d'amnésie pour oublier ses deux îles. Supination dans ta gueule, chéries. J'irai cloper des néons en remplissant quelques post-it d'un scénar de ton corps sous l'eau. 
Sais-tu reconnaître des muscles souriants ? Crois-tu que la raie des culs et les lèvres de la bouche soient les dernières frontières existantes ? Pourquoi apprend-on à nager et pas à se noyer ? Cela dit Anaïs Nin était hipster, n'est-ce pas ?
Le président cette nuit aura quoi qu'il en soit les dents blanches.
 








~

Et demain un bâteau, 
et demain une île. 
Atlantique, parce qu'on est toujours fauché.

Ne sais plus depuis combien d'hivers je me pose insulaire, un réflexe plus qu'une envie là. Comme en aveugle (pupilles grises), avancer par habitudes, l'océan, immerge/enivre-ou-crève. Petit morceau de terre flottant, petit coeur bercé d'eau salée.
Citadin serait le bal costumé, marin serait la vérité discrète (sauvage & douce).
Tout ce que je sais c'est que, bordel, je manque d'air. J'inspire fort dans la rue, je regarde le ciel, mais rien, plus rien n'entre dans le poitrail.

Cute little dead soul go swimming.



samedi 3 novembre 2012

Don't bend. (Music keeps alive better than croissant.)

Hier
réveil 5:00

SNCF lourdingues-for-ever : j'arrive 5-10 minutes avant le train, j'étais auparavant inscrit comme passager « PMR », pour autant ils/elles refusent de me faire monter dans le train « pour des raisons de sécurité spécifiques » dont il aurait fallu que j'arrive exactement 20 minutes avant, sauf que j'avais 10 malheureuses minutes d'un retard pas absolu... 
==> vécu d'innombrables fois en 15 ans
un déca, un croissant, des nerfs, train suivant

taxi dans une ville vendéenne, la chauffeuse tire la gueule lorsque je lui demande de me mettre une ceinture de sécurité avant de démarrer
zone industrielle, nonsense (vomit flowers)

étude du montage du mini-joystick avec le directeur et le chouette techos
le directeur m'explique à plein de niveaux en quoi il connaît mieux mon handicap que moi-même, notamment il m'arrête lors de mon habituel transfert « non non il ne faut pas faire comme ça, je le sais, je suis formateur au transferts ! », etc. ; il est puissamment écoeurant (institutionnelovalide)

plusieurs heures d'attente dans un box en lino de couleur désespérance
je tombe de sommeil en commençant à rêver d'équations
retour du fauteuil avec toute une nouvelle structure soudée, assez moche (il ne faut pas en France compter en tant qu'handi-e à travailler avec le techos sur le choix des pièces et du design...) mais allons y pour le steampunk...
quasi 1h de paramétrages mécaniques de positionnement du mini-joy

le directeur-daddy m'oblige de conduire à la cupule/index alors que je n'arrête pas de lui expliquer que ça ne correspond pas à ma conduite corporelle, il assène « c'est comme ça qu'il faut conduire avec votre handicap » ; je parviens très mal à conduire durant tous les essais
à un moment où ce fin connaisseur des handicaps s'absente, le techos me propose d'essayer le mode de conduite que je demande depuis le début, bingo : d'un seul coup je me mets à conduire nickel !
je fonce dehors comme un fou en hurlant un truc de cowboï méta-exulté
je fonce je fonce je fonce, fusant à des millimètres de précisions sans épuisement musculaire
PLUS D'UN AN D'ATTENTE DE CE MOMENT DE LIBÉRATION

évidemment l'arnaque ne s'arrête jamais : le directeur annonce qu'il est trop tard pour poursuivre la suite logique des réglages électroniques, « nous verrons cela à un prochain rendez-vous », j'insiste pour avoir une date qui ne sera pas cette fois-ci dans 9 mois, il me dit être incapable actuellement de me donner une date...
==> conduire avec ce mini-joy = comme marcher avec enfin des baskets confortables à sa pointure, mais sans réglages électroniques = marcher dans des baskets avec des talons aiguilles 12cm (vraiment cette impression)...

j'avance du mieux que je peux avec mes nouveaux talons aiguilles, 
faisant attention comme jamais aux bords de quais des trains
dans le wagon je me tape un édifiant jeune mi-infirmier mi-éduc qui explique à un autre passager comment la ville où j'habite est parfaite en tout pour les handi-e-s, que lui il le sait puisqu'il connaît professionnellement les handicaps ; total aveuglement validiste, cette ville est bourrée de discriminations
j'ai les boules d'encore réaliser comment les gens s'arrêtent aux apparences depuis leur égocentrisme merdobuildé plutôt que d'observer avec humilité les intimités et les chuchotements

je pense à la conversation téléphonique d'avec la Violoniste il y a quelques jours
elle me présente son projet de recherche universitaire, elle est émue, elle balance « tu sais... c'est toi tout cela... je veux dire c'est notre relation... enfin, ma relation, ce que j'ai vécu avec toi, qui me stimule toutes ces réflexions... je veux te dédicacer le rendu, t'sais... », je lui réponds un peu morne que ce n'est pas le premier travail qu'on me dédicace et que je m'en fous assez, « juste H. tout ça ne fait pas changer le monde, je n'inspire rien, le monde merde toujours n'importe comment »
elle répond qu'avoir été intimement ensemble a changé sa vision du monde, « et je suis heureuse que tu me parles là », je lui demande si depuis que nous ne sommes plus ensemble elle a d'autres personnes à qui parler de son travail intellectuel/intime, « non... » (je ne comprends pas mais je ne veux pas savoir)
son travail est toujours aussi passionnant que depuis le premier jour où je l'ai rencontrée, je le lui dis, je l'encourage à poursuivre
~~~>> grosso modo elle étudie comment les valides ne savent plus vivre leur corps, comment il y a plutôt agencement de performances creuses... prodigieusement étayé, de la philosophie ancienne aux contemporaines vitrines genderqueers en passant par l'handi cyborg validisé

la Violoniste dit que je suis une des rares personnes qu'elle connaisse à avoir un corps, à le vivre et le ressentir plutôt que... « le chercher partout et surtout nulle part ? » je lui demande
yep
yep yep
et à la sortie du train j'emmène ce corps crevé et électro-talonné vers le concert de Godspeed You! Black Emperor
qui sera excellent,
et je me suis demandé notamment si je suis le seul dans cette foule à danser sans réfléchir.



   Godspeed You! Black Emperor - Monheim by Ernestime







jeudi 1 novembre 2012

Flaubert 3000.


Allumettes : pas vegan.
Américain-e-s : que tout le monde déteste sans connaître et tout en adorant leur culture.
Ami : « add as a friend? »
Art : inutile & indispensable. 
Boîte aux lettres : réceptacle à factures.
Ciseaux : couteaux siamois.
Fixie : vélo pour se montrer aller juste à la boulangerie (uniquement au printemps).
Hipsters : personnes qui ont tout mais ne vivent rien. Synonyme : trompe-l'oeil.
Honnêteté : mensonge à venir.
Instagram© : « et d'un coup tout le monde à l'air heureux et beau » -- Buddy
Jours fériés : voir les gens avec la gueule de bois, chiant.
Marx : s'en prétendre dans les discussions sociales sans jamais avoir pu lire ses ouvrages en entier.
Masturbation : le meilleur ou pire moment de la journée.
Parking : (vide) jeu de Marelle pour adultes.
Percolateur : machine horriblement bruyante déclenchée aléatoirement dans les bars pour que tout le monde ne puisse plus s'entendre [j'adore ceci http://www.youtube.com/watch?v=yaqw3LxQ_Lw&feature=related].
Photographie : illusion de pouvoir saisir ce qui est beau.
Poils de cul : cheveux frustrés.
Quecha© : disgracieuse cheap marque colonisatrice, des slips aux fourchettes en plastique.
Ravissement : http://thingsorganizedneatly.tumblr.com/ .
Retard : horaire courant.
Saint-Sébastien : jeu à fléchettes.
Testostérone : aiguille 40mm x 0,7mm.
The good, the bad, the ugly : de comment il y a toujours un intrus.
Transports en commun : manèges pour adultes.
Twitter : solitude mondaine.
Walt Disney : http://blog.vandalog.com/wp-content/uploads/2012/10/210.jpg .